lundi 5 juillet 2010

Bal de graduation: Vous souvenez-vous du vôtre?

Fin d’année du secondaire, il est difficile de passer à côté du bal des finissants? Quels souvenirs avez-vous gardés du vôtre? Pour ma part, je n’ai aucun souvenir puisque je n’ai pas assisté au mien. Ce n’est pas parce que je n’ai pas obtenu mon diplôme, mais bien plutôt parce qu’à cette époque je n’avais pas la même perspective de la célébration de la fin du secondaire. En fait, je n’avais pas grand-chose à célébrer des années d’enfer que j’y ai vécues. L’adolescence est par conséquent difficile quand rien ne va dans la vie familiale et dans la vie scolaire en même temps. Il m’apparaissait donc inutile de célébrer quoi que ce soit même si j’avais réussi tant bien que mal à obtenir ce fameux papier précieux que les employeurs attendent. Pire, le prix qu’une telle soirée coûte était inimaginable dans la situation que je me trouvais à l’époque. La robe, le prix des billets, le transport, etc. je n’avais simplement pas les moyens de me les payer. Toutes ces années, je me suis convaincue que c’était sans doute mieux pour moi, la « reject » de l’école, de rester loin de tout afin de ne pas prolonger le calvaire de l’intimidation dont j’étais victime. Rien de ce que j’aurais pu faire n’aurait satisfait ceux qui étaient sur mon dos depuis trop longtemps!

Avais-je des regrets? Aucunement. Même que quand Cheetah me parlait avec enthousiasme de son propre bal, j’étais sans réaction. Encore, me disais-je, que le prix n’en valait pas le coût! Mais pour le bonheur de mon fils et pour voir des étoiles dans les yeux, j’ai participé activement à l’organisation de sa soirée. J’ai magasiné un habit, j’ai suggéré des coiffures et pris rendez-vous avec une coiffeuse-styliste (la preuve que ce n’est pas juste les filles qui prennent au sérieux cette journée). Je lui ai promis que nous serions là pour lui offrir le transport. Bref, je l’ai appuyé du mieux que je le pouvais. Mieux encore, j’ai organisé une petite fête à la maison afin que la famille soit là pour célébrer ses efforts.

Puis, le jour venu, voilà que lorsque je suis là pour l’aider à s’habiller, que Tarzan et son papa sont là devant moi à élaborer un nœud de cravate digne de la plus grande jungle, je craque! La fierté a noué ma gorge en même temps que les hommes nouaient son nœud de cravate. J’ai compris dans son regard toute la fierté qu’il ressentait. C’était une occasion pour faire grimper l’estime de soi de son fils. N’en avons-nous pas tous besoin de temps en temps?

Est venu le temps de porter un toast. J’aurais voulu lui dire tant de choses. Comment sa présence était essentielle pour plein de gens. Combien ses talents peuvent faire la différence dans la vie. Pourquoi il doit persévérer dans un domaine qu’il aime. J’aurais pu faire un discours digne de ce nom. Mais ce fut court et bref, car l’émotion a gagné mon cœur. Soit heureux mon fils, c’est tout ce que nous te souhaitons. Le bonheur, tu le mérites car ta présence fait notre bonheur aussi. Puis, nous avons été le reconduire au point de rencontre où les jeunes avaient loué un minibus pour se rendre à l’hôtel. Une vingtaine de jeunes donc plusieurs ont souvent côtoyé notre demeure. Des jeunes filles avec des robes extraordinaires paradaient. J’avais l’impression de voir des petites filles qui avaient décroché le rôle de princesse dans une pièce de théâtre. Certaines d’entre elles plutôt simplement vêtus et maquillés, d’autres que j’ai eu de la difficulté à reconnaître. Les gars eux, semblait remplis « d’attitude » dans leur habit, quelques un avait pris soins de choisir des accessoires qui collaient à leur personnalité, d’autres avaient choisi un style plus classique. On aurait dit que tout à coup ils prenaient conscience qu’ils étaient devenus des hommes. En tout cas, ils avaient l’allure de princes charmants!

J’ai savouré ce court moment. J’ai rempli ma mémoire de couleurs, d’émotions et de fierté et ces moments m’ont réconcilié d’avec le passé. Dans ma vieillesse, lorsque je me bercerai sur la liane à côté de Tarzan, j’aurai le bonheur de me souvenir de toute la fierté que contenaient les yeux de Cheetah et le cœur de ses parents. Félicitations, cher fils! Prochain rendez-vous à la collation des grades cet automne…

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