vendredi 26 mars 2010

Les critiques démolissent ou construisent? Et vous, comment prenez-vous la critique?

Aujourd’hui, c’est un débat que je veux lancer. J’ai passé une éprouvante semaine à attendre des nouvelles d’un employeur suite à de vigoureux tests de français et d’informatique que j’ai eu à passer, et ensuite une entrevue. Voyez-vous, bien que j’aie une facilité pour la rédaction, la qualité de mon français est toujours à travailler. Mes études primaires et secondaires ont été effectuées en anglais. Il y a un adage qui dit que quand on se regarde on se désole, mais quand on se compare on se console. Dans mon métier de secrétaire, la qualité de mon travail était appréciée, mais j’ai toujours eu des patrons qui voyaient eux-mêmes à ce que la qualité des documents soit à leurs propres satisfactions. Il n’y a pas à dire, j’ai travaillé pour des professionnels, ingénieurs, chimistes et notaires mêmes! Des lettres de recommandations ont même été écrites sur la qualité de mon français. Cependant, personnellement je sais qu’il est loin d’être parfait. Si l’on regarde le verre à moitié plein, le résultat est que je me débrouille assez bien en anglais aussi!

Alors, c’est avec une immense appréhension que je me suis présentée au rendez-vous pour les tests. Un test de français dément comprenant cinquante erreurs de cachées, la plupart étaient des participes passés compliqués. Quel bonheur, puisqu’en français, c’est ma plus grande force! Si je n’ai pas compris toutes les règles, celle du participe passé et de la règle du leur, je les ai assimilés pour la vie, grâce à Lise-André Giguère! Puis les tests informatiques sur des logiciels de la suite Office 2003. Depuis que j’ai mis à jour tous mes logiciels à la suite Office 2007, je n’ai plus jamais touché l’ancienne version. Puis, sans l’aide de manuels ou dictionnaire, ce n’est pas évident. Enfin, j’ai fait de mon mieux en essayant surtout de ne pas me laisser impressionner par une autre candidate qui avait terminé le test bien avant les autres et qui proclamait tout haut sa facilité. Enfin, après recomptage, j’avais trouvé 48 des 50 erreurs, en priant pour que ce soit les bonnes!

Plus tard dans la semaine, par un pur hasard, j’ai fait la rencontre de la candidate qui proclamait la facilité du test et elle m’a informée, tout étonnée d’elle-même, qu’elle n’avait pas passé les examens avec un résultat de 40%. Ouf, moi qui n’avais pas eu les résultats, j’ai pensé au pire. Mais le pire ne s’est pas produit, et j’ai été rappelée pour une entrevue. « Entrevue », mon pire cauchemar! Pourquoi ai-je autant de difficulté à bien faire passer mes forces, mes aptitudes et mes qualités en entrevue? Probablement parce que pour être un bon vendeur, il faut croire en son produit. J’ai fait l’effort de chercher de l’aide et après quelques réunions auprès d’une professionnelle en ressources humaines, j’étais prête à affronter la bête noire!

C’est ici que je vous pose la question parce que c’est de là que part un manque de confiance en soi. Cela part des critiques. Combien de gens vont croiser votre route et essayer de vous faire grandir à travers les encouragements…et même les critiques. Mais combien ont croisé votre route et ont ébranlé votre confiance en vous-même. On a beau dire que la critique d’untel ne vaut même pas la peine qu’on s’y attarde, mais notre inconscient, dirigé par notre orgueil, nous envoie un message d’incompétence. Mais, cette semaine j’ai été amenée à me demander si c’est possible de laisser les autres nous faire sentir inférieur sans notre accord?

Une semaine assurément éprouvante puisqu’il me faudra changer la description sur mon blogue. Moi, Jane, je ne suis plus qu’une mère qui a choisi d’élever ses enfants. Je suis maintenant une femme avec un emploi rémunéré en argent, et un autre rémunéré par de l’amour! Oui, j’ai réussi l’entrevue et j’ai eu l’emploi.

Je vous invite à venir me visiter sur Face book à l’adresse suivante
http://www.facebook.com/home.php?#!/pages/BRAVO-MOM-LE-BLOGUE/111388352210170?ref=ts et me laisser votre opinion sur les critiques.

lundi 15 mars 2010

Ma vie à contre-coran – un livre à lire et un message important!

Récemment, j’ai lu un livre qui m’a beaucoup troublée. Ce livre est un témoignage de Djemila Benhabib, qui a été obligée de fuir son pays pour sauver sa peau lorsque les islamistes ont pris le pouvoir. Ce qui m’a fait le plus peur, c’est qu’elle témoigne d’un temps ou tout était libre dans son pays, un peu comme le nôtre d'aujourd’hui. Le présent est que cette femme est aujourd’hui une Québécoise bien intégrée et qu’elle a décidé, à cause des nombreux litiges sur le port du voile, de quitter sa petite vie bien tranquille pour nous avertir du danger. Sommes-nous un peu trop accommodants au Québec? De peur de froisser des sentiments, nous laissons tout le monde faire ce qu’il leur plaît On a laissé ériger des commissions pour que les «experts » décident de la question des droits. C’est un sujet délicat quand on n’y voit qu’un morceau de vêtement comme une mode. Mais plutôt épineux lorsqu’il est présenté tel que dans ce livre. Nous sommes les premières responsables de l'éducation de nos fils et de nos filles. Ici, on se défend à coup de mots, d’opinion, de référendum et de votes...Il serait désolant d’attendre d'avoir une mitraillette sur la tempe pour faire passer notre message!

Puis, ce matin je reçois par courriel, un message qui circule de la part de l’auteur. Tel que je l’ai reçu, je l’ai remis en circulation sur le Web. Mais j’avais envie de partager son contenu intégral avec vous.

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Peuple québécois, puis-je compter sur ta solidarité? par Djemila Benhabib, Essayiste

Vous avez été très nombreux, à travers tout le Québec et même au-delà, à me témoigner votre appui dès la parution de mon livre Ma vie à contre-Coran, une femme témoigne sur les islamistes pour saluer mon courage et ma détermination face à mon combat contre l’hydre islamiste et ses tentacules. J’ai rencontré plusieurs d’entre vous, d’un bout à l’autre du Québec, pour partager mes réflexions et mes aspirations.

Je parcours des milliers de kilomètres pour honorer vos invitations et échanger de grands et de petits moments de bonheur. Au fil du temps, une proximité s’est installée entre vous et moi. Est-ce pour cela qu’aujourd’hui, j’ai envie de vous interpeller directement pour partager avec vous mes terribles inquiétudes? C’est fort probable. Des inquiétudes qui me rongent l’esprit. Des inquiétudes qui me tiennent éveillées des nuits entières. Des inquiétudes qui obscurcissent des jours heureux qui ont un parfum de printemps.
Des inquiétudes qui me rappellent les jours les plus sombres de ma vie, en Algérie, lorsqu’au tout début des années 1990, un parti politique du nom de Front islamique du salut et ses armées menaçaient de prendre le pouvoir et de voiler toutes les femmes de mon pays. Le projet politique du FIS pouvait se résumer en une phrase : l’islam est religion et État et la charia est notre constitution. La charia, qui se fonde sur la supériorité du musulman sur le non musulman et la supériorité de l’homme sur la femme. En découle entre autre la condamnation à mort des apostats comme moi.

L’islamisme politique est une idéologie mysogine, sexiste, xénophobe et homophobe qui porte en elle la haine et la violence. Dans ce contexte, les violences à l’égard des femmes sont monnaie courante car les islamismes s’attaquent aux corps des femmes qui est devenu un enjeu politique. Au printemps de l’année 1994, j’habitais à Oran en Algérie. J’avais 21 ans et des rêves plein la tête. Cette ville m’a collé à la peau pendant longtemps. J’y ai fréquenté ses quartiers de bout en bout, des minables au plus raffinés, me suis pavanée sur ses boulevards taraudés de palmiers et me suis laissée bercer par ses musiques et ses vagues en cultivant secrètement mais non candidement le goût de la rébellion.

Un jour, tout cela s’est arrêté. La ville qui m’a vue grandir ne ressemblait plus à ce qu’elle avait été. Le 10 mars 1994, Abdel-Kader Alloula, ce géant du théâtre, venait d’être assassiné et Oran avec. A la même période, le Groupe islamique armé (GIA) a ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Deux choix s’offraient à nous. Dissimuler nos corps dans des cercueils ambulants ou résister. Certaines ont résisté et ont été assassinées. Ce fut le cas de Katia Bengana, une jeune lycéenne, âgée de 17 ans, assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée à Meftah.

Ce jour-là, j’ai compris que ma vie dépendait de la mise en échec de cette idéologie de la mort, que sa victoire sera ma négation, que sa progression sera mon enfermement. J’ai compris aussi que mon corps portera pour toujours, à tout jamais, les marques indélébiles de cette confrontation si inégale. Ce n’est pas un hasard si le FIS en Algérie a imposé le voile islamique et a assassiné des militantes féministes ou de simples femmes avec une sauvagerie inouïe. Des têtes nues ont été tranchées à la hache, au sabre, au couteau, à la lame et même à la tronçonneuse.

Je l’ai toujours dit et je le répète encore aujourd’hui, le voile islamique n’est pas un simple vêtement. Il est un élément parmi tant d’autres de tout un système de valeurs qui est incompatible avec nos choix démocratiques. L’attachement de certains, voir leur entêtement à le porter traduit l’état de misère dans lequel a sombré vertigineusement le monde arabe et musulman depuis une trentaine d’années. Le voile islamique est devenu, ici, en Occident, le premier pilier de l’islam alors que de plus en plus de femmes en Iran, au Soudan, en Arabie-Saoudite et en Afghanistan le condamnent au péril de leur vie.

Lorsque j’ai quitté l’Algérie, je ne connaissais rien du Québec. Une chose était sûre, je pensais laisser la terreur islamiste loin derrière moi. Je ne pensais jamais qu’un jour je rouvrirais ce chapitre si douloureux de ma vie. La douleur était tellement vive que je voulais oublier, taire ce que j’avais vécu et surtout ne rien dire. Je ne pensais jamais devoir crier dans une salle bondée de féministes toute ma douleur de femme pour dire que j’ai été condamnée à mort à l’âge de 20 ans parce que femme, parce que féministe, parce que laïque.

Je ne pensais jamais à avoir à convaincre une salle de féministes que le voile est un objet d’asservissement sous lequel des femmes étouffent dans plusieurs pays musulmans. Je ne pensais jamais devoir dénoncer des féministes ou des gens de gauche, car ils font partie de ma famille politique naturelle. Pourtant, en mai dernier, lorsque la Fédération des femmes du Québec (FFQ) a pris la responsabilité d’ouvrir grandes les portes au voile islamique dans la fonction publique du Québec, je n’avais nul autre choix que de dénoncer cette prise de position qui nous disait abruptement, à nous femmes de culture musulmane, qu’on doit s’accommoder de l’intégrisme lorsqu’il est musulman et qu’il faut le combattre lorsqu’il est catholique.

C’est cette bataille du port des signes religieux dans la fonction publique du Québec qui se joue en ce moment sous nos yeux. Or, rappelez-vous d’une chose, le voile islamique, quel qu’il soit, porte en lui la négation des femmes et leur asservissement. Lorsque les voiles avancent, les valeurs démocratiques reculent et les droits des femmes avec. Soyons nombreux à manifester, auprès de nos députés, notre aversion face au port de TOUS les voiles islamiques dans la fonction publique ainsi que dans les établissements scolaires aussi bien pour les enfants que pour leurs enseignantes. Peuple québécois, j’ai besoin de ta solidarité concrète et agissante, aujourd’hui plus que jamais.

mardi 2 mars 2010

La vie...une succession de deuils...et de renaissances


Ce matin, je reprends le collier de l’écriture après environ un mois d’absence. J’ai passé le mois de février à digérer les événements de la dernière année. J’ai passé ce temps à me recueillir, méditer et prier même, pour avoir la force de lâcher-prise des emprises. J’ai surtout négocié avec moi-même le droit de lécher mes plaies. À force d’entendre à gauche et à droite que l’on a tout dans la vie, et que rien ne sert de se plaindre, on fini par garder nos sentiments de perte en dedans et faire comme si de rien n'était. Aurions-nous observé le comportement des autruches un peu trop longtemps?

La vie est une succession de deuils. Il y en a des petits et des grands. Le problème chez l’être humain est que dès qu’on subit un échec, une perte ou une maladie, du moment même où l’on est affaiblie, c’est notre orgueil qui en prend le coup. L’année dernière, il y a eu le décès de ma mère, des échecs dans ma vie professionnelle, une succession mal planifiée qui m’a laissé l’impression d’être sous son emprise, et je ne parle pas des déceptions au niveau des relations humaines. Il y a aussi la vie qui passe, les petits changements physiques, les enfants qui grandissent et la vie familiale qui évolue. Cette impression de perte de contrôle vous dit quelque chose?

Le temps que j’ai pris à me regarder au travers le miroir des événements passés m’a démontré que je me cramponnais au péril de ma vie à un navire qui vogue sur une mer houleuse. Mieux vaut aller au gré des vagues. J’ai aussi compris que je laissais tout devenir un prétexte pour m’arrêter plutôt que de me concentrer sur la destination. Encore là, je sème mon énergie à gauche et à droite en ayant l’impression d’aider. Est-ce possible d’aider les autres s’ils ne veulent pas se faire aider? On y laisse le meilleur de nous-mêmes.

J’ai examiné à la loupe les reproches que j’ai reçus par le passé. Il me fallait entrer dans le vif de la plaie puisque c’était ma plus grande souffrance. Ne pas être ci…être trop cela, être comme unetelle, devrait être de même….et les suggestions bien intentionnées viennent de gauche et de droite. Pourtant, je déploie tellement d’effort à accepter les autres tels qu’ils sont? Je mets mes gants blancs et essaye de faire preuve de diplomatie. Mais j’ai aussi ma limite. Comme je suis émotive, je n’aime pas brusquer ou faire de la peine. Mais cela arrive parfois parce que je suis une partisane de la vérité. On peut me reprocher bien des choses, mais on ne peut me reprocher de manquer d’authenticité et d’intégrité. Je dis les vraies choses et ça déplaît. Je les dis même si j’ai peur du résultat. Si j’ai tort, je l’admets sans hésiter. Je n’ai pas souvent regretté ma franchise même si le résultat obtenu n’était pas ce que j’avais souhaité au départ. Mais il se trouve qu’à l’âge où je suis rendue, je suis un peu tannée de me justifier. Je ne cherche plus à avoir raison, ni la perfection. Je ne recherche que le bonheur!

Ce dernier mois, j’ai compris qu’il me faut apprendre à laisser mourir les gens, les événements, les relations, les amitiés et même les choses. Se cramponner ne sert à rien d’autre que de prolonger péniblement le temps, ce qui n’est pas souhaitable quand on a perdu l’essence. Pour que des portes s’ouvrent, il faut parfois en refermer.

Ce blogue, je le poursuis puisqu’il m’apporte toujours du bonheur et de la joie.
Je vous offre tout mon amour en cette magnifique journée de mars et à la veille du printemps qui représente le renouveau.