mardi 17 novembre 2009

Le couple idéal, mythe ou réalité?

Faut-il être un chanteur pour crier son bonheur??
Faut-il être une fleur pour lire dans ton coeur?
Ou simplement être soi-même pour te dire que je t'aime?

- Inconnu



Il m’est arrivé à quelques reprises de me faire demander l’éternelle question et la plupart du temps au moment où une relation tirait à sa fin « Est-ce ça existe un couple parfait?» Pourquoi moi me direz-vous? Je n’ai pas cette réponse, car je suis de loin très mal placée pour y répondre. J’imagine que certains croient à une expertise puisque je fêterai mon vingt-troisième anniversaire de mariage au mois de janvier prochain. Entre vous et moi, ce n’est pas un juste critère. À la question « êtes-vous vraiment heureux, ou est-ce plutôt une habitude? » qu’on ose parfois me poser en privé, je réponds : «pour ma part, je suis heureuse, mais il m’est impossible de répondre pour Tarzan. J’imagine qu’il l’est, sinon pourquoi resterait-il dans cette situation? » Il y a bien des signes qui démontrent une satisfaction de son côté, mais comment être certaine d’une chose aussi intime. Si vous osez demander à des gens qui se sont rendus compte trop tard que le partenaire était malheureux, ils vous diront qu’ils ne l’avaient pas vu venir. Une relation à long terme n’est pas garante de l’authenticité de ses partenaires. Il s’installe souvent une loi du silence et les non-dits restent non dits!

Pour avoir observé d’innombrables couples de la génération de nos aînés, vous savez ceux qui restaient ensemble parce que c’était impensable de se séparer, je dirais que le bonheur n’est pas un critère pour la durée d’un couple. Surprenant ma philosophie, n’est-ce pas? Je crois que l’humanité cherche dans le sexe opposé (ou dans le même sexe, c’est selon!) un complément de soi-même parce qu’on se sent incomplet, qu’on manque d’assurance et de confiance en soi. Tant qu’il n’y aura pas quelqu’un qui valide qu’on puisse avoir un tant soit si peu d’allure, on cherchera à se faire aimer. Aussi longtemps que durera cette pathologie, les couples se formeront et se déformeront puisque notre recherche du bonheur est investie exclusivement dans l’autre. C’est une lourde responsabilité à maintenir et impossible à combler puisque nul ne peut, pendant bien longtemps, laisser sa puissance entre les mains des autres et être satisfait. Ce comportement est une réaction à un manque plutôt qu’un agissement.

Il faut se poser la question sur la motivation du choix de notre partenaire. Était-ce un engouement ou un béguin? Peut-être était-ce une simple attirance sexuelle? Quoi qu’il en soit, l’amour n’est pas une question de sexe! Décidément, je ne cesserai de vous surprendre.

Nous voici rendus à ma description de l’amour. Tenez bien vos tuques! Pour moi, l’amour est une expérience spirituelle, une force de l’univers qui attire, unit et harmonise. Je suis tout à fait consciente et vous pouvez bien me dire que je fais preuve de dichotomie. Mais il y a des nuances entre la communion de deux personnes, et l’union. L’union c’est la rencontre d’un être qui vous complète, qui va devenir tout pour vous, un père, une mère, un ami, un amant, un conjoint. Autrement dit, il comble vos lacunes et vous fait sentir complet. Lorsqu’il est présent, il n’y a plus de place pour la souffrance en vous, car il efface tout. Alors, où est donc le problème me direz-vous? Le problème est que nul ne peut être tout ça trop longtemps sans premièrement mettre un frein à l’évolution de l’autre et tôt ou tard ressentir une lassitude de toujours avoir à jouer le rôle de héros. Au début, il peut être extrêmement valorisant de sentir que l’autre a besoin de nous et ne peut vivre sans nous, mais ça devient rapidement lourd à porter. De plus, ce n’est qu’une question de temps avant que ce jeu de rôle ne devienne un jeu de manipulation. Aussitôt que le partenaire dépendant commence à prendre son envol, l’ego de l’autre partenaire proteste en envoyant des signes de danger. Qu’adviendra-t-’il lorsque mon partenaire goûtera à la liberté? Cependant, tout semble une question de confiance en soi. La vraie question qui est posée est « rencontrera-t-’il une personne plus intéressante et mieux que moi? »

Il y a une transition dans un couple et bien que cette transition ne prenne jamais le même temps d’un couple à l’autre, si les parties n’arrivent pas à passer au travers, ce sera l’échec. Je mets le mot échec entre parenthèses, puisque de mon point de vue, l’échec n’existe pas. L’échec n’est qu’une situation qui se pointe pour te faire comprendre que le temps est venu de passer à autre chose pour le bien de l’évolution de tous. Toutes choses se terminent dans la vie pour faire place à de nouvelles situations qui visent notre évolution.

Qu’arrivera-t-il alors si les conjoints réussissent à passer au travers? Quelle est l’apothéose ultime? C’est le bout du texte où je vous parle de la communion. Le partage d’un espace, d’un repas, de conversations, de loisirs qui servent à l’évolution de chacun des partenaires. Le but est de reprendre l’essentiel de ce que nous sommes et laisser à l’autre le sien afin de simplement «être ». Surpris de voir un point final à la fin de cette phrase? Peut-être vous poserez vous la question « Qui suis-je? ». C’est un exercice sans fond, car nous ne sommes pas les rôles que nous jouons dans la vie. Non plus, sommes-nous le métier que nous exerçons, ou le montant d’argent que contient notre compte d’épargne. Or, la réponse est aussi complexe que simple. Lorsque vous aurez figuré qui vous êtes, pourrez-vous aimer les gens comme ils sont, sans avoir besoin de les changer pour qu’ils s’adaptent à vous. Lorsqu’il y aura incompatibilité de caractère impossible à colmater, vous prendrez tout simplement un autre chemin. L’amour c’est aimer simplement sans critiquer ses choix, sans juger ses erreurs, sans attendre la perfection. Vous pouvez être. Vous pouvez exprimer ce que vous aimez et il n’y aura pas de jugement. Je m’explique. Combien d’entre nous avons souhaité que le partenaire pense à nous dans les moments où nous en avons le plus besoin? Quel mal y a-t-il à souhaiter recevoir un peu d’empathie lorsque j’ai de la peine? Ce serait réconfortant de recevoir des fleurs? Vous êtes trop orgueilleuse pour lui dire, mais de toute façon il devrait le savoir! Non, il ne le sait pas, de la même manière que vous ne le sauriez pas s’il ne vous faisait pas part de ses sentiments. Si j’ai envie de fleurs aujourd’hui, je vais le demander. C’est la St-Valentin chéri, savais-tu que j’aime beaucoup recevoir des fleurs de ta part parce que ça me donne un sentiment d’importance? . Si vous avez confiance qu’il n’y a plus de place pour des jeux de manipulations entre vous, vous saurez que si vous recevez des fleurs, c’est qu’il a voulu vous faire plaisir, point! Il nous faut cesser de chercher de midi à quatorze heures des problèmes. L’amour à cette étape est inconditionnel et jamais vous n’arriverez à aimer aussi librement. Mais pour atteindre ce nirvana, le chemin passe par la confiance en soi. Car il arrivera des moments où cette théorie n’aura a plus de sens parce que l’autre a fait une chose qui ne cadre pas dans votre morale et vos principes, ceux que la société, que vos parents vous ont inculqué. C’est là qu’entre en ligne de compte l’ouverture d’esprit. Vous aurez toujours le choix de la manière que vous choisissez de regarder chacune des situations. La communion entre partenaires est de ne pas s’attendre à ce que l’autre démontre son amour en se tapant une session de magasinage s’il ne la supporte pas. La communion est plutôt d’informer l’autre, sans aucune attente, qu’il y aura une période de libre dans son agenda parce que vous avez envie d’aller magasiner. Il devrait simplement être content pour vous que vous ayez passé un bon moment!

Les non-dits tuent le couple. Un malaise qui s’installe. Vous perdez le fil de qui vous êtes et ce qu’est l’autre. J’aime m’asseoir au souper pour écouter le déroulement de la journée de Tarzan. Je lui raconte la mienne. Aucun jugement n’est porté, et si le besoin se fait sentir d’avoir l’opinion de l’autre, on le demande, tout simplement, en sachant très bien que si la décision finale n’est pas en la faveur de l’avis émis, ce n’est pas par manque de confiance. Je suis capable de prendre mes décisions autant qu’il a le pouvoir de prendre les siennes. Le mot-clé est autonomie. Il faut savoir donner mesdames, mais il faut aussi savoir recevoir. Pensez-y, n’est-ce pas de simplement remercier quelqu’un qui vous offre quelque chose, un cadeau, son temps, son écoute, que tout ceci est précieux?. Pourquoi répondrions-nous qu’il n’aurait pas dû? C’est une atteinte à son autonomie et à son intelligence. On tient pour acquis que si quelqu’un choisit de donner, c’est de bon cœur. Sinon, c’est son problème, pas le vôtre.

Si cette chronique a pu vous éclairer, j’en suis heureuse. Mais ne prenez jamais qui que ce soit au mot. Faites vos propres expériences.

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