samedi 9 janvier 2010

Serions-nous en train de sous-estimer l’importance de la musique dans les écoles?

J’ai appris par hasard, quelque peu avant le temps des Fêtes, qu’un merveilleux programme de musique établi dans Lanaudière spécialement pour les jeunes décrocheurs allait probablement être aboli. En effet, ce programme offert par le centre La Croisée et qui depuis environ dix années a fait ses preuves auprès des jeunes décrocheurs est sur le bord de disparaître pour des raisons obscures. Bien sûr, le local était en location et il semblerait que le propriétaire désire reprendre possession du terrain. Ce qui est dans tous ses droits. Ce qui me dérange le plus c’est que la faute semble être mise sur le dos du propriétaire, alors que la commission scolaire Des Affluents était tout à fait au courant que le bail prendrait bientôt fin. Qu’on me dise que c’est impossible de relocaliser ce programme et je vous enverrai les pompiers pour vous arroser!!! Le local est situé à deux pas de l’école secondaire Jean-Baptiste-Meilleur, du complexe de la piscine municipale et des locaux de la commission scolaire. D’autres options seraient facilement envisageables.

La vérité c’est que là où l’ancienne équipe de gestion de la commission scolaire valorisait, en tout point, les programmes de musique, la nouvelle administration semble mettre tout en œuvre pour que soit abolie le programme de musique dans les écoles. Est-ce une question de coût? De bilan? Car il ne faut pas se le cacher, ce sont des programmes assez coûteux. Mais devrions-nous cesser d’établir des coûts lorsqu’il est impossible de calculer le retour? Bien sûr, ce programme aboli, le bilan sera des plus valorisants pour l’administration actuelle qui s’en vantera à coup sûr! Personne ne fera allusion à la perte de ce programme puisque les premiers à payer n’ont pas droit de parole.

Si je vous en parle, c’est que la musique est un programme qui me tient à cœur étant donné que Cheetah y évolue depuis la première année de son secondaire et projette d’en faire une carrière. J’ai observé, que tout au long de ses années de secondaire, il y trouvait une immense valorisation. Étant donné qu’il quittera l’école cette année, je pourrais, tout bonnement, passer outre le chiâlage et me concentrer sur autre chose. Mais je trouve la situation d’une tristesse extrême et je suis incapable de ne pas penser à tous les autres enfants qui sont le futur de notre société. À l’école secondaire Jean-Baptiste-Meilleur de Repentigny, qui fait partie elle aussi de la commission scolaire des Affluents, le programme de musique est renommé et les professeurs très dévoués. Bon nombre d’élèves qui y ont évolué ont terminé des études en musique. Mais je remarque que cette année, tout semble ne pas tourner rondement. Les professeurs, lorsque questionnés, sont frileux de réponses. Mais en tant que parent d’un élève de secondaire V, vous poseriez-vous des questions si vous appreniez que cette année, l’option complémentaire en musique inclut les secondaires III, IV et V dans la même classe? Serait-ce une nouvelle manière de faire de la réforme? En fait, à mes questions j’ai obtenu comme réponse, avec un léger malaise et un discours de justification, que ce fût rendu nécessaire vu le peu d’élèves de secondaire III inscrits en option musique. Bien sûr que cela peut causer des préjudices aux élèves de secondaires V qui auraient probablement évolué plus rapidement. Mais le professeur aura trouvé cette solution créative pour ne pas pénaliser les élèves du troisième secondaire. Aurions-nous affaire à un professeur qui se cramponne pour sauver les meubles? Pardon, plutôt nos enfants? C’est mon opinion et j’extrapole peut-être un peu. Mais avant qu’ils n’aient envie de lâcher prise par découragement, faudrait peut-être commencer à écouter ceux qui sont au front! La vérité c’est qu’un nouveau programme a vu le jour en art et multimédia et qu’il est évident que la technologie attire plus les élèves. Le choix est démocratique, j’en conviens. Mais n’est-il pas évident que la musique ne devrait tout de même pas disparaître des écoles? Que le choix soit plus grand et je serai la première à applaudir. Bon nombre d’élèves s’accrochent à ce volet et aux activités parascolaires qui s’y rattachent pour passer au travers de cinq longues années ardues. Restera, me dira-t-on, probablement l’option d’un programme d’études-musique. Je répondrai que ce programme est tout à fait approprié pour les surdoués en musique, et non pas pour ceux qui font leur premier pas.

Quoi qu’il en soit, j’ai rouspété dans un autre billet l’année dernière contre une petite fête qui a eu lieu sur le terrain de la commission. Que d’argent gaspillé qui aurait pu être injecté dans la sauvegarde de ce programme. Mon opinion n’aura certainement pas changé. Est-ce que la nouvelle administration de la commission n’aura pas oublié les vraies raisons de leur élection? Ci-après vous trouverez le lien d’un reportage de LCN diffusé le 7 janvier 2010 qui met un visage sur les vraies raisons pour lesquelles ce programme existe. J’aime mieux voir nos jeunes gratter des instruments et faire preuve de créativité dans quelque chose de concret.


1 commentaire:

  1. Pierre-Olivier Décary11 février 2010 à 19:25

    Merci beaucoup pour cet article. C'est moi qui administre la page des protecteurs de la musique à JBM et je suis très content que vous m'aidiez comme cela puisque je suis moi même un élève. J'évolue, comme vous l'avez mentionné, dans la classe optionelle de musique populaire, où les niveaux sont mélangés pour rassembler le peu d'élèves inscrits...on continue, on s'accroche. J'y travaille et j'en ai parlé à Serge Thibeault. Il était bien content qu'on se dévoue, surtout qu'il prendra bientôt sa retraite et que sans lui, nous le savons tous (il était en sabatique l'an passé), le programme périra rapidement. On lâche pas!

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