mercredi 3 juin 2009

Histoire de décrochage à vous faire dresser les cheveux sur la tête!



Je vous ai parlé de mon inquiétude au sujet de la réforme rendue en secondaire 4, excusez-moi, rendue en deuxième année du deuxième cycle du secondaire (pour votre information, la réforme n’a pas encore atteint le cinquième secondaire). Vous me suivez toujours? Alors, les histoires d’horreurs commencent à se dessiner sous nos yeux. Voici un premier vrai scénario (seuls les noms ont été changés). Vous avez une belle jeune fille de seize ans, belle comme un cœur (probablement parce qu’elle est née le jour de la Saint-Valentin). Donc, une belle jeune fille, intelligente et débrouillarde qui se retrouve avec des difficultés à l’école. Entre autre, elle se trouve en secondaire III, excusez-moi encore, en première année du deuxième cycle, pour le français et les mathématiques. C’est que notre chère réforme ne permet plus de rester au même niveau que les cours qui ont été échoués. Vous me suivez toujours? Oui, c’est un peu compliqué, mais il faut absolument que vous saisissiez le problème parce qu’il se complique grandement à mesure que l’histoire avance.

Cocotte (bon c’est son surnom), a un rêve de devenir psychologue. Quand elle en parle aux enseignants, à la direction ou même à l’orienteur (qui soit dit en passant ne lui a jamais passé de test d’aptitude), on la regarde comme si elle était tombée sur la tête. Il faut se rendre à l’évidence, elle ne fera jamais rien de bien!!! Elle n’a pas obtenu toutes les compétences transversales requises! (je suis sarcastique là, Cocotte, ne me prend pas aux mots). Donc, nous voici rendus en mai, tout près des examens, et cocotte ne passera sans doute pas ces matières importantes, encore une fois, ou si elle réussit, elle sera en secondaire 5 (pas de nouveau nom encore pour cette étape), puis elle restera soit en secondaire 3 ou 4 heu…excusez encore…je ne m’habitue pas première et deuxième année du deuxième cycle du secondaire, pour les maths et le français. Donc, la direction a décidé que Cocotte serait mieux de choisir un métier et faire un diplôme d’étude professionnel (DEP) (je soupçonne que c’est une manière de se débarrasser des statistiques de décrochage, mais peut-être que je suis trop suspicieuse?) Mamancocotte se débat avec la direction et l’orienteur pour faire comprendre qu’il importe peu le temps que prendra Cocotte pour terminer son secondaire, elle veut avoir ses crédits afin de pouvoir aller au cégep et poursuivre son rêve. Rien à faire.

Savez-vous ce que Mamancocotte a été dans l’obligation d’accepter afin que Cocotte reste motivée de retourner à l’école l’année prochaine et de recommencer complètement sa deuxième année du deuxième cycle du secondaire (là, je l’ai!) pour poursuivre? On a expliqué qu’il faut absolument que Cocotte échoue l’année au complet pour recommencer, ce qui implique ne pas du tout faire d’examen du ministère. Donc, Cocotte ne va plus à l’école depuis la semaine dernière. Encore pire, Mamancocotte a expliqué à la directrice que les choix de Cocotte pour l’année prochaine seront les mêmes que cette année. On s’entête a fournir les formulaires pour les choix de cours destinés aux DEP. Après plusieurs tentatives d’obtenir les bons formulaires de choix de cours pour la deuxième année du deuxième cycle du secondaire, et après avoir été encouragée à la fermeté par une amie directrice d’école qui affirme que Cocotte est dans ses droit de poursuivre son éducation dans la voie qu’elle a choisie, Mamancocotte a obtenu ledit formulaire pour le choix de cours de la deuxième année du deuxième cycle du secondaire régulier. Le score est un à zéro pour mamancocotte!

Quand Mamancocotte a communiqué avec moi, j’ai eu beaucoup d’empathie car il est facile pour moi de me mettre à sa place car Cocotte a le même âge que Cheetah. Il m’aurait été difficile d’accepter, sans émotion, que Cheetah soit dans l’obligation de décrocher dans le but de poursuivre son rêve. J’ai eu des poils qui m’ont dressé sur les bras à la narration de cette histoire. Suis-je surprise? Pas du tout! Car l’année dernière, lors d’une réunion avec les professeurs et la direction de l’école en rapport avec notre chère réforme, j’ai compris que les réponses aux questions qui ont été soulevées étaient parfois improvisées et que même la direction ne savait pas ce qui était pour se passer avec nos enfants lorsqu’ils auront atteint la fin du secondaire.

Vous me direz que Cocotte est un cas à part? Justement, je n'ai aucune statistique en rapport à une telle situation (car lorsqu’on va aux rencontres de parents, on ne se plante pas dans un coin pour discuter du parcours scolaire des enfants avec les autres parents. L’attente est tellement longue pour réussir à rencontrer la majorité des enseignants qu’il ne reste pas une minute à perdre pour faire de la représentation). Mais si je me fis à une réponse qu’un professeur de Cornélius m’a faite lorsque j’ai parlé du manque de discipline dans la classe depuis deux ans maintenant, il m’a donné comme réponse que ce serait réglé l’année prochaine puisqu’un grand nombre d’enfants turbulents de sa classe n’iraient pas au deuxième cycle. Il faut en convenir que ce genre de réponse cache un manque de solution et de créativité.

Que feriez-vous à la place de Mamancocotte si votre Cocotte était motivée à faire quelque chose de bien, mais que des bâtons dans les roues lui soient ainsi mis? Du temps ou notre chère réforme n’était pas encore imaginée, où il me semblait que l’enseignement était plus simple, Cocotte aurait sans doute simplement redoublé une année, ou deux même, mais aurait pu poursuivre jusqu’en secondaire 5 pour obtenir les crédits que le cégep exige. Quand à Cocotte, si vous vous posez des questions sur les raisons de ses échecs, sachez qu’il n’y a aucune raison telle qu’un déficit d’attention, ou d’autres raisons. Elle pourrait probablement passer haut la main un test de QI et obtiendrait un score qui en surprendrait plusieurs. S’il vous prenait l’idée de la juger, rappelez-vous que plusieurs des gens les plus influents, qui ont du succès n’ont même pas de secondaire 5 parce que l’école ne répondait pas à leur besoin. Certaines personnes ont de la difficulté à cadrer dans l’actuelle manière d’enseignement. Tout y est enseigné par projet, par travail d’équipe. Si vous connaissez des jeunes dans votre entourage, parlez-en. Je serais curieuse de savoir ce qu’ils en pensent. Car j'en reçoit des commentaires de mes propres singes et de leurs amis. Le travail d’équipe que j'ai effectué à l’université a demandé beaucoup de diplomatie et de patience. Je ne suis pas certaine que tous les enfants ont la maturité nécessaire pour atteindre le niveau de diplomatie et de patience que l’exercice du travail en équipe exige. L’idée au départ n’était peut-être pas bête, mais la réalité est tout autre.

Qu’est-ce que j'en conclue? Élèves, apprenez par cœur le nom complet de votre niveau du secondaire et s’il vous manque des mots dans une composition en français, on s’en sert pour combler les vides! Sur une note plus sérieuse le débat est ouvert. Si vous avez des solutions, n’hésitez pas à les partager. Mamancocotte est ouverte et prête à tout faire pour aider Cocotte à poursuivre son rêve d’avenir.

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