mardi 5 mai 2009

L’éloge de la lenteur

Je suis tombée par hasard sur une entrevue de Carl Honoré qui a écrit le livre « Éloge de la lenteur ». Cet idéaliste multi-langues, né en Écosse, a grandi au Canada et a vécu dans plusieurs pays. Un journaliste qui a pris conscience, à travers son fils, que les enfants d’aujourd’hui ne demandent pas tant de ce que nous avons tendance à vouloir leur donner. La plénitude n’est pas la surconsommation. Le juste équilibre est difficile à définir. Il parle d’écoute des enfants qui ont souvent une sagesse innée, que les adultes ont oublié peut-être parce qu’ils ont acquis trop de savoir. M. Honoré parle qu’on a professionnalisé le métier de parent. C’est devenu un but à atteindre, comme devenir le meilleur de sa profession. Mais l’éducation et l’apprentissage doivent être le choix finale de l’enfant, car nul ne pourra atteindre le succès pour autrui. Le phénomène part d’une bonne intention, c’est indéniable. Je sais qu’un enfant qui s’est trouvé une passion est heureux et aura tendance à y consacré ses moments libres au lieu de «niaiser» (c’est le terme des ados quand ils n’ont rien à faire). Mais il y a peut-être une limite alors que les parents sont à bout de souffle à reconduire leurs enfants aux nombreuses activités auxquelles ils s’adonnent parce qu’ils y ont été contraints.

Je me questionne souvent sur la vie qu’on mène aujourd’hui. Il semble qu’il se trouve une solution ou un remède miracle pour chacun de nos problèmes. On vit un deuil, le médecin prescrira un antidépresseur et hop, tu peux retourner au travail. Un enfant souffre d’hyperactivité, hop, du Ritalin et c’est réglé. On fait même la pub d’une petite pilule bleue qui peut mettre du pep dans votre vie, hop, vos problèmes érectiles sont réglés. Il y a des pilules pour maigrir, des opérations pour l’estomac, des centres de conditionnement pleins et autant de personnes obèses qui ont choisi ces solutions. Mais les problèmes ne disparaissent pas du tout et viendront vous hanter à la moindre occasion.

Prendre son temps de vivre un deuil, de parler de sa peine, de passer par chacune des étapes et de le surmonter prend du temps. Même chose pour chacune des situations étiquetées "problèmes" dans la vie. On doit prendre le temps d’observer, de s’écouter, d’en parler, de chercher des solutions adaptées à nos besoins. On doit arriver même à en rire, à rire de soi! C’est quand la dernière fois que vous avez pris le temps d’aller prendre un café avec une amie pour simplement parler, pour voir clair dans une situation et rire de soi (au lieu des autres)? J'attends votre appel mes amis (es).

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